Jean, harcelé en colonie de vacances témoigne. Sa mère porte plainte !

le 03/09/2024 à 22:35

Jean, 11 ans, est revenu de sa colonie de vacances avec un coquard sous l'œil.

Originaire de la Somme, Jean, 11 ans, a passé une semaine en colonie de vacances en Bretagne. À son retour, il finit par avouer son calvaire : trois enfants l’ont frappé et harcelé tous les jours. Le lendemain, le samedi 31 août, sa mère, Cécile Lemaire, a porté plainte pour "violences aggravées".

Ce qui devait être des vacances d’été inoubliables s’est transformé en véritable cauchemar. De retour de colonie de vacances en Bretagne le 29 août, Jean, âgée de 11 ans et originaire de la Somme, est revenu à la maison, le corps et le visage tuméfié d’hématomes.

En retrouvant son fils, Cécile s’inquiète d’autant que son fils reste muet. Ce n’est que dans la voiture qu’elle entend Jean expliquer à ses cousins le calvaire qu’il a subi pendant une semaine : tous les jours, il se faisait frapper par trois enfants âgés de 12 à 13 ans. Cécile fait alors éclater l’affaire sur les réseaux sociaux. "Je n’ai aucune explication des animateurs sous prétexte que Jean n’était pas dans leur groupe", s’indigne-t-elle sur son post Facebook.

"Heureusement que je fais de la boxe, sinon ils m’auraient violé"

Des claques, des coups de baskets et de claquettes et même des coups de poing. Voilà le calvaire que subissait Jean de son réveil jusqu’au coucher. Les trois agresseurs ont rapidement instauré un climat de terreur : "T’as deux minutes pour te laver sinon on te frappe".. Pour échapper à ces violences, il a préféré ne pas se doucher tous les jours. Son coquard à l’œil lui vient d’une bagarre un soir de boum où Jean, passant à côté de ses harceleurs, est bousculé.

Ses coups s’accompagnent d’une violence psychologique inouïe. Quand il demande aux animateurs l’autorisation d’appeler sa mère, ils lui auraient répondu : "Si c’est pour te plaindre, ce n’est pas la peine." Selon Cécile Lemaire, son fils a même été menacé de mort : "De toute façon, si tu parles, tu es un homme mort."

Mais les violences ne s’arrêtent là. Un jour, ses agresseurs tentent de le forcer à se mettre à quatre pattes et de lui enlever son pantalon. Terrorisé, il a trouvé refuge dans un buisson pour échapper à leurs griffes, manquant ainsi le dîner. Encore une fois, personne ne remarque son absence. "Heureusement que je fais de la boxe, sinon ils m’auraient violé", a-t-il confié aux gendarmes lors de son audition.

Sa mère porte plainte le lendemain

Dès le lendemain, Cécile Lemaire a immédiatement consulté un médecin puis s’est rendue aux urgences le 30 août pour obtenir un second avis médical. Le 31 août, elle a déposé plainte à la gendarmerie de Poix-de-Picardie (Somme) pour "violences aggravées". Ce mardi 3 septembre, Jean a été pris en charge par un médecin légiste pour établir un nouveau certificat. "Mon fils est marqué psychologiquement", confie-t-elle, précisant que malgré tout, Jean a fait sa rentrée au collège comme prévu, bien que profondément affecté par les événements.

La maman du jeune garçon a également adressé un mail à l’organisme Éducation Jeunesse Aisne (EJ’N), mandaté par la communauté de communes Somme Sud-Ouest (CC2SO) pour organiser la colonie. Dans ce message, elle exige des explications sur l’absence de surveillance et l’incompétence des encadrants, d’autant que son fils et plusieurs enfants auraient alerté les animateurs sur la situation.

Une enquête interne en cours

Les animateurs n’étaient-ils pas assez nombreux ? Jérôme Vasseur, directeur de l’association EJ’N, assure que non. "Quand il y a 100 enfants, il faut 9 éducateurs minimum. Il y en avait près du double."

La structure prend toutefois le dossier très au sérieux et une enquête interne a été ouverte pour lever le voile sur cette affaire. " Les blessures de l’enfant sont là. Les photos, on le voit, ont été prises à la sortie du car quand l’enfant revenait de son séjour. Nous vérifions les éléments qui nous permettront d’avancer. Mais à notre connaissance, il n’y a pas eu de signalement de ces mauvais traitements de la part de l’enfant", a-t-elle déclaré au Télégramme.

De son côté, la communauté de communes de Somme Sud-Ouest a également réagi face à la gravité de la situation : "Nous sommes profondément choqués de ce témoignage et prenons cette situation avec le plus grand sérieux. Dès que nous avons pris connaissance de cette situation, nous avons contacté la famille concernée pour exprimer notre soutien et recueillir les premières informations. Nous sollicitons actuellement les familles de notre territoire dont les enfants ont participé à la colonie, afin de recueillir leur ressenti sur le séjour de leurs enfants".

Date de dernière mise à jour : 03/09/2024

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