Auradou-Jégou : la justice argentine autorise les deux rugbymen français inculpés de viol à rentrer en France

le 04/09/2024 à 09:59

Les rugbymen Hugo Auradou et Oscar Jégou quittent la maison où ils étaient assignés à résidence à Mendoza (Argentine) le 12 août 2024 (photo d'illustration). © AFP - Andres LARROVERE

Oscar Jégou et Hugo Auradou, les deux rugbymen français inculpés de viol aggravé début juillet en Argentine suite aux accusations d'une femme de 39 ans, sont autorisés à rentrer en France, a annoncé la justice provinciale de Mendoza (ouest) dans un communiqué. Un magistrat des détentions et libertés du Pôle judiciaire a donc donné son accord ce mardi, au lendemain d'une recommandation du parquet allant dans le même sens.

Le communiqué de la justice provinciale de Mendoza précise que l'accusation ne s'est pas opposée à cette recommandation du parquet d'autoriser le départ d'Hugo Auradou et Oscar Jégou d'Argentine, et indique que les deux joueurs "pourront s'en aller du pays à partir de maintenant". Le troisième ligne du Stade Rochelais et du deuxième ligne de la Section Paloise peuvent regagner la France par le premier vol direct et s'y trouver potentiellement dès ce mercredi matin.

Vers un non-lieu ?

Concernant les suites de cette affaire, la justice argentine doit maintenant se prononcer sur la demande de non-lieu déposée le mardi 27 août par les avocats des deux rugbymen. Mais la date d'examen de cette requête n'a pas encore été fixée. En cas de non-lieu, la procédure visant le Palois et le Rochelais serait "définitivement et irrévocablement" close selon les termes du Code pénal argentin.

Les avocats de la plaignante ont fait savoir qu'ils s'opposeraient formellement au non-lieu. Ils ont aussi déposé, ce lundi 2 septembre, une demande de récusation des procureurs chargés de l'enquête pour "violence mentale et manque d'objectivité"  que le ministère public de Mendoza a rejeté, faute de preuves. L'avocat français des deux rugbymen, Antoine Vey, avait dénoncé "une énième manœuvre dilatoire, (qui) ne change en rien la phase du dossier".

Le parquet a demandé un retour en France assorti de "règles"

Tant que la justice argentine n'a pas prononcé de non-lieu, Oscar Jégou et Hugo Auradou restent inculpés de viol aggravé, car en réunion. La plaignante, une femme âgée de 39 ans, assure avoir été violée et violentée par les deux internationaux de 21 ans, dans la nuit du 6 au 7 juillet, dans une chambre d'hôtel de Mendoza, en marge d'une tournée des Bleus en Amérique du Sud. Le Palois et le Rochelais reconnaissent une relation sexuelle consentie, mais nient toute violence.

Le porte-parole de la justice provinciale de Mendoza a précisé ce lundi 2 septembre que le feu vert donné par le parquet au retour en France des deux rugbymen était "assorti de règles". Oscar Jégou et Hugo Auradou doivent notamment "se présenter s'ils sont convoqués au consulat d'Argentine en France, établir une adresse réelle et virtuelle", voire "se présenter à Mendoza (1.000 kilomètres de Buenos Aires) si cela leur est demandé".

Arrêté le 8 juillet à Buenos Aires, Oscar Jégou et Hugo Auradou avaient été placés en résidence surveillée le 17 juillet, avant d'être remis en liberté sur décision du parquet de Mendoza, mais avec interdiction de quitter l'Argentine le temps de l'instruction. En ordonnant la remise en liberté des deux joueurs, le parquet avait relevé des "contradictions notoires, inconsistances, zones grises" dans la version de la plaignante qui a fait une tentative de suicide le 23 août. Elle est depuis hospitalisée. Le mardi 27 août, le Rochelais et le Palois avaient pu récupérer leur passeport et quitter Mendoza où ils se trouvaient depuis début juillet, pour la capitale Buenos Aires, et un lieu de résidence inconnu.