Je suis frappée ces derniers temps par les propositions d’intérieur où les couleurs sombres dominent. Ce n’est pas la première fois que je traite du sujet, vraiment, et sans a priori. C’est en observant l’intérieur de la photographe Lotta Aggaton que m’est venu cette réflexion : Comment vivre dans un four ? Je caricature, je sais et tombe direct dans les clichés : « Le noir, c’est triste« . « Les couleurs sombres assombrissent, elles réduisent l’espace. »
N’empêche que… c’est beau, mais un peu triste comme intérieur, vous ne trouvez pas ?
Il ne s’agit pas d’un mur, mais de murs et même de plafond, toute une décoration d’intérieur envisagée autour du noir, des gris et de leurs dérivés. J’ai réfléchi longuement, mais ce n’est pas tant les couleurs sombres qui me « dérangent » [ Je les adore. ], mais c’est leur utilisation de façon « monochrome » surtout dans les premiers intérieurs scandi qui m’interpelle. Cette réflexion me vient également d’une conversation que j’ai eu avec une amie à propos de l’opéra de Lyon. M. Jean Nouvel a en effet inscrit dans le contrat que les bureaux soient noirs. Interdiction de repeindre donc. Or certains employés ne le supportent pas, parce que ce n’est pas leur choix. Ils se sentent oppressés, surtout ceux qui ne bénéficient pas de beaucoup de lumière.
N’hésitez pas à partager votre vécu des couleurs sombres, à me dire ce que vous pensez de ces intérieurs, en attendant « visite » !
Malade du blanc
Après des années passées dans des intérieurs blancs, la styliste Lotta Agaton fait donc volte face et affirme l’obscurité. Le nouvel intérieur de Lotta dans une maison construite en 1915 au sud de Stockholm, est une réaction contre son ancienne maison avec ses propres mots Lotta qui se sentait « malade du blanc« . Et oui, cela existe et peut même atteindre une Suédoise !
Entre ombre et lumière
Dans la même ligne, Pia Ulin qui comme par hasard travaille souvent en binôme avec Lota Agaton a un loft à Brooklyn très sombre. [ Elles ont presque la même chambre. ] Le monochrome qui caractérise ses photographies transparaît dans sa façon d’envisager son décor. Les couleurs vont du noir au gris, mais elle a conservé des zones claires que le bois vient réchauffer.
J’aime la lumière du nord et le sentiment qu’elle crée. Cela signifie également que l’appartement ne soit pas très chaleureux. Mais dès le début, l’intérieur était horrible. Tout était blanc, il y avait une grande cuisine assez moche avec du bois de cerisier et des placards flottants, dit-elle.
On notera donc que le blanc n’est pas forcément une solution pour réchauffer un intérieur, les couleurs sombres et le choix des matières jouent également un rôle primordial, mais cela mériterait un autre article.
Monochrome, morne gris
Dans cette proposition de la styliste d’intérieur Pella Hebedy pour le magazine Residence [ leur ligne déco ], on retrouve aussi cet aspect monochrome grisâtre. Je ne trouve pas ça laid, c’est élégant, sans doute enveloppant, mais je trouve cela un peu triste. Même si elle travaille les matières velours, laine… cela manque singulièrement de contraste et optionnellement de touches colorées [ et je me dis que cela doit être assez difficile de maintenir un espace monochrome si on n’est pas un peu « contrôle freak » ].
Le choix des couleurs sombres pour cette maison victorienne
On passe de l’autre côté de l’Atlantique avec une autre façon d’envisager les couleurs sombres. Après des années de vie dans des appartements beige et crème, la designer Arielle Goldman avait eu très envie d’aller vers des choses plus audacieuses. Dans sa nouvelle maison de style victorien, elle a donc osé un vert sombre pour la bibliothèque et un bleu gris pour la salle-à-manger. Sur apartmenttherapy.com, elle nous explique sa démarche et nous livre ses trucs et astuces [ dont je me suis en parti inspirée pour rédiger les pistes déco en bas d’article ].