Déjà répandues en Suède et aux Pays-Bas, mais encore marginales en Europe, malgré un potentiel plus que prometteur, les maisons sous serres conjuguent un physique avantageux avec une efficacité thermique remarquable. Pour décrypter de ce phénomène architectural, direction la Belgique et plus précisément Rekkem en Flandre-Occidentale avec Kaseco, une construction en ossature bois, autonome et bioécologique, érigée sous une structure en verre permettant de créer un micro-climat autour de la zone d'habitation.
Fer de lance de ce mouvement écologique en Europe, Koen et Samia Vandewalle, fondateurs du cabinet d'architecture belge Kaseco et parents de 5 enfants, vivent depuis 3 ans dans un bâtiment à double peau évoquant irrésistiblement une maison sous cloche. Un bâtiment à ossature bois, recouvert par une immense serre de 440 m2, qui crée un microclimat autour des espaces de vie et du bureau du couple et abrite un jardin potager de 120m2... Entièrement autonome - c'est à dire non raccordée aux réseaux d'eau, d'électrité ou de gaz - et excluvisement construite à partir de matériaux écologiques, biosourcés ou recyclables, cette maison sous serre aura coûté au total la somme de 900 000 €.
La maison-serre : une construction 100% écologique
Ossature bois et béton recyclé pour la structure, cellulose ou en laine de bois pour l'isolation, plaques de bois pour l'habillage des cloisons ou encore escaliers en acajou pour la circulation entre les différentes étages… Le bâtiment, pensé pour limiter au maximum l'empreinte écologique de ses occupants, a été exclusivement construit à partir de matériaux biosourcés,recyclés ou recyclables dans l'éventualité où, un jour où la maison serait démolie. Le toit en verre feuilleté de la maison-serre est recouvert de 72 panneaux solaires photovoltaïques, reliés à des batteries afin de stocker de stocker l'énergie qui n'est pas utilisée immédiatement.
La maison-serre : le confort thermique tout au long de l'année
Construite selon les principes de l'architecture passive, ette maison sous serre bénéfice d'une température douce et presque constante tout au long de l'année sans apport extérieur. En effet, ses besoins en chauffage sont très réduits grâce à l'enveloppe thermique créé par la serre, associée à un sytème de puits canadien relié à une ventilation double flux qui permet de préchauffer l'air neuf en hiver ou de le refroidir en été.
Le puits canadien : une solution de chauffage et de ventilation idéale en construction
Basé sur le principe de la géothermie, ce procédé naturel consiste à faire circuler l'air provenance de l'extérieur dans des conduits enterrés, de 150 à 200 cm de profondeur environ, qui vont capter naturellement la chaleur du sol en hiver - ou sa fraîcheur en été - permettant ainsi d'adapter la température de l'air entrant dans la maison aux besoins saisonniers. Couplé à une VMC double flux, capable quant à elle de récupérer jusqu'à 90% de la chaleur de l'air sortant, ce système permet, notamment dans les régions les plus froides, de limiter de manière considérable sa facture de chauffage.
En outre, le toit de la serre est équipé d'une petite station solaire, capable d'autoréguler l'aération en ouvrant et fermant les vitres situées côté nord ou côté sud, en analysant des critères tels que l'ensoleillement, le vent ou la pluie. L'eau de pluie, récupérée notamment grâce aux gouttières, avant d'être filtrée par de la pierre de lave puis désinfectée, est chauffée grâce à des cellules solaires intégrées dans les panneaux de verre.