Présidentielle 2022: Rachida Dati fait monté la pression à droite

le 04/10/2020

 

Rachida Dati a affirmé ce lundi 28 septembre au journal britannique The Times sa détermination à «gagner» la présidentielle 2022. Mais il est sans doute trop tôt pour affirmer que la candidate LR malheureuse aux municipales à Paris et ancienne ministre de Nicolas Sarkozy mènera la droite dans deux ans.

Interrogée par The Times sur ses projets pour les deux années à venir, Rachida Dati a répondu vouloir «gagner l'élection présidentielle de 2022». Avant de développer un peu plus sa pensée : «Quand vous faites de la politique et que vous gagnez des batailles électorales et que vous faites en sorte que votre cause avance, que vous défendez vos valeurs et une communauté de destins, nécessairement il arrive un moment où vous vous dites, surtout quand vous voyez l'état du pays, cette bataille, peut-être que je pourrais la mener».

Mais l'ancienne ministre de la Justice se garde bien dans cette interview d'annoncer officiellement sa volonté d'être la candidate Les Républicains. Car Rachida Dati souffle le chaud et le froid depuis plusieurs mois. En juillet, elle avait affirmé sa volonté de «participer à cet engagement majeur», en se disant convaincue «qu'il n'y a pas d'homme ou de femme providentielle». Mais début septembre, elle avait constaté que Xavier Bertrand était «celui qui a le plus faim» à droite. «J'ai envie, mais je veux que ce soit le meilleur» et «je ne sais pas si je peux être la meilleure», avait concédé l'ex-Garde des Sceaux.

VERS UN NOUVEAU DUEL AVEC ANNE HIDALGO ?

Car il n'est pas question pour cette proche de Nicolas Sarkozy, qui a toujours mis en avant la «loyauté», de participer à la division dans son parti. «Elle parle avec Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Bruno Retailleau, Gérard Larcher, Christian Jacob... Avec toutes les grandes voix de la famille de la droite. Car une candidature ne se porte pas seule, chacun doit participer à la dynamique», souligne Nelly Garnier, porte-parole de la droite à Paris et ancienne directrice de la candidate LR aux municipales. Et selon elle, en l'absence d'une primaire, «il émergera un leadership, grâce au soutien populaire, qui pourrait être Rachida Dati».

Surtout qu'aucun candidat ne semble s'imposer naturellement, si bien que Les Républicains ont décidé de renvoyer le choix de leur champion à avril 2021, après les régionales. François Baroin, qui semblait pourtant bien placé, devrait faire défection, tandis que Bruno Retailleau, lui, semble déjà hors course.

Dans les sondages, Rachida Dati talonne d'ailleurs les deux «favoris» restants. Selon le dernier baromètre politique Odoxa, publié ce lundi 28 septembre, elle bénéficie de 47 % d'adhésion parmi les sympathisants de droite (hors RN), derrière Valérie Pécresse (59 %) et Xavier Bertrand (61 %). Deux présidents de région (Ile-de-France et Hauts-de-France) qui pourraient laisser de plumes lors des régionales de mars prochain.

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Forte de sa campagne réussie aux municipales dans la capitale, en ayant ressuscité les espoirs d'une droite parisienne divisée et moribonde, Rachida Dati pourrait donc tenter d'enclencher une dynamique dès à présent. Ce qui offrirait aussi l'avantage de prendre de vitesse Edouard Philippe, très populaire chez les électeurs de droite (en première position avec 75 % dans l'étude Odoxa), qui revient doucement dans la vie publique après son départ de Matignon.

«Dans les prochaines semaines et prochains mois, elle va avoir à cœur d'aller sur le terrain, d'engager le dialogue avec les Français et de construire un projet, pour faire gagner la droite en 2022», confirme Nelly Garnier. Rachida Dati pourrait d'ailleurs recroiser la route de sa rivale socialiste, Anne Hidalgo, dont le nom revient beaucoup en ce moment pour mener la gauche écologiste à la présidentielle 2022.

Une épée de Damoclès plane toutefois au-dessus de la tête de l'ancienne eurodéputé : une information judiciaire ouverte à son encontre, pour des faits d'«abus de biens sociaux» et de «corruption passive» autour de contrats de conseil passés avec Carlos Ghosn et l'alliance Renault-Nissan. Une affaire que Rachida Dati qualifie de «manoeuvre» et «d'instrumentalisation».

Date de dernière mise à jour : 29/09/2020

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