Résultat des européennes 2024: ce que l'on sait déjà

le 05/05/2024 à 10:00

Les résultats des élections européennes 2024 auront une incidence sur la vie politique française, mais ils permettront surtout de dégager une majorité parlementaire pour l'Union européenne et d'influer sur sa politique.

Les élections européennes 2024 vont-elles marquer un tournant politique en France ? Présenté comme des élections de mi-mandat ou comme le premier tour de l'élection présidentielle prévue dans trois ans, le scrutin concentre l'attention des partis politiques... plus que celle des Français.

Si la campagne électorale a commencé il y a plusieurs semaines, elle ne passionne pas les électeurs. Mais l'opinion pourrait davantage prendre la mesure de l'importance de ce vote à l'approche du scrutin et à la faveur d'une médiatisation plus fort à partir de la mi-mai. C'est du moins l'espoir formulé par les politiques. Lesquels jouent leur place et leur nombre au Parlement européen. Ces élections décident du rapport de force au sein de l'Union européenne et de ses 27 pays membres. Mais elles ont aussi un impact sur la politique intérieure française.

Une élection européenne pas assez européenne ?

Le rapport de force mis en avant pendant la campagne est d'ailleurs davantage national qu'européen. Les résultats de sondages des élections européennes 204, qui prennent la température auprès des électeurs depuis plusieurs mois, sourient au Rassemblement national. Crédité de près d'un tiers des voix dans certains sondages, Jordan Bardella veut se poser comme premier opposant à Emmanuel Macron lors du scrutin. Lors des précédentes élections européennes, le RN, emmené par le même Jordan Bardella, était déjà arrivé avec près d'un point d'avance sur la majorité (23,3% des voix contre 22,4%). L'écart qui s'annonce cette année pourrait avoisiner les 10 ou même les 15 points si on en croit les instituts.

La droite et la gauche, elles, tentent encore et toujours de survivre à l'explosion des blocs traditionnels entamée en 2017. Les Républicains, emmenés par François-Xavier Bellamy, devraient difficilement faire mieux que les 8,5% obtenus en 2019, pris en étau entre deux partis d'extrême droite (le RN et Reconquête, créditée d'environ 5% des voix) d'un côté, et le centre droit de la majorité de l'autre.

Après la percée de la Nupes aux dernières législatives, la gauche s'engage dans ces européennes de façon éclatée. Si Raphaël Glucksmann (Place Publique, allié du PS) s'affiche comme la révélation de cette élection et semble le mieux placé avec 12% voire plus des intentions de vote, il devra se partager les voix de gauche avec d'autres : La France insoumise emmenée par Manon Aubry, la liste EELV conduite par Marie Toussaint (chacune créditée de 7 à 8%, loin des 13,5% de Yannick Jadot en 2019) et le Parti communiste, parti lui aussi en solo derrière Léon Deffontaines (entre 2 et 3% d'intentions de vote).