Pink Floyd publie sans prévenir 18 concerts inédits de 1972

le 24/12/2022 à 11:20

Temps de lecture : 3 min.

Pink Floyd (David Gilmour, Nick Mason et Roger Waters) sur scène en juin 1973 à Columbia (Maryland, Etats-Unis). (SMITH COLLECTION/GADO / ARCHIVE PHOTOS)

Pink Floyd a publié ces jours-ci sans tambour ni trompettes 18 live inédits datés de 1972 (du 23 janvier au 9 décembre de cette année-là). Le groupe de rock britannique testait et étrennait alors sur la route les morceaux de son futur album The Dark Side of the Moon, sorti en mars 1973 et devenu cultissime avec son méga hit Money. Ces 18 enregistrements de concerts (voir la liste complète en fin d'article), donnés essentiellement en Europe mais aussi aux Etats-Unis, sont apparus sans prévenir ces derniers jours sur les plateformes de streaming et sur YouTube.

Deux concerts en France, à Poitiers et Paris

Alors que Pink Floyd avait effectué fin 1972 la tournée des plus grandes salles de France, de Strasbourg à Marseille, Lyon, Lille ou Nancy, seuls deux des concerts mis en ligne se sont déroulés en France : celui du 29 novembre au Palais des Sports de Poitiers, et celui du 1 er décembre au Palais des Sports de l’île de la Jatte (Paris). A noter que les shows comprennent aussi des titres antérieurs à The Dark Side, tels Echoes ou One of These Days (extraits de l’album Meddle) ou encore Childhood’s End (extrait de Obscured by Clouds).

Attentiion : si le son n’est pas déshonorant, il n'est pas très bon, loin des bandes adroitement remasterisées. L’écoute de ces concerts est donc surtout recommandée aux fans purs et durs en vue d’une séquence nostalgie, en particulier ceux qui se trouvaient dans la foule ces deux fameux soirs de 1972.

Une collection de versions alternatives

Outre ces 18 concerts, une petite collection de versions alternatives de cinq titres de The Dark Side est également mise en ligne sous le titre Alternative Tracks 1972 . Elle comprend deux remixes trance dispensables, une version demo brute de On the Run où on entend le groupe de David Gilmour et Roger Waters débattre de ce que peut accomplir un synthétiseur – en tout cas pas transformer un mauvais guitariste en Eric Clapton, si l'on a bien compris -, et surtout une splendide version alternative supposément "ultra rare" de Us and Them dominée par un saxophone sensuel au grain bouleversant (ci-dessous).

Enfin, des chutes de l’enregistrement en studio de The Dark Side of The Moon baptisées avec humour Eclipsed by the Moon, sont aussi apparues la semaine passée sur les plateformes. On y entend le Floyd au travail, sur les deux Outtakes de Brain Damage notamment, et une version alternative de The Travel Sequence.

Mais pourquoi publier tous ces enregistrements sans en faire publicité ?

L’an passé, Pink Floyd avait déjà mis en ligne les enregistrements inédits d’une douzaine de concerts datés de 1970 à 1972, de façon tout aussi discrète - il n'en est pas même fait mention dans les news de leur site officiel. Mais pour quelle raison ? Parce que, nous apprend le site de Rolling Stone (en anglais), c’est la meilleure façon d’étendre les droits des enregistrements.

En 2013, un responsable de Sony avait expliqué au magazine américain que la loi concernant les copyright ayant récemment changé en Europe, il faut utiliser les enregistrements avant leurs 50 ans au risque de les perdre : en 2023, il serait trop tard pour ceux de 1972. Ainsi, tous les enregistrements publiés ces jours-ci et l’an dernier sont sous copyright Pink Floyd Music Ltd, laissant entendre que ce sont des sorties officielles du groupe.

L'image cultissime de la pochette de l'album "The Dark Side of The Moon" (1973) de Pink Floyd, a été réalisée par le Britannique Storm Thorgerson, comme la plupart des autres pochettes du groupe de rock progressif. (HIPGNOSIS)