"Le Bleu du Caftan" sort enfin dans les salles marocaines

le 10/06/2023 à 17:13

Temps de lecture : 2 min.

La réalisatrice Maryam Touzani (à droite) et le producteur Nabil Ayouch du film "Le bleu du Caftan" pendant le 15e Festival du film francophone à Angoulême,  le 25 août 2022. (YOHAN BONNET / AFP)

La réalisatrice Maryam Touzani (à droite) et le producteur Nabil Ayouch du film "Le bleu du Caftan" pendant le 15e Festival du film francophone à Angoulême, le 25 août 2022. (YOHAN BONNET / AFP)

Un maître-tisseur de caftan, une tenue traditionnelle d'Afrique du nord, qui tombe amoureux de son apprenti : l'histoire du film Le Bleu du Caftan de Maryam Touzani n'est pas banale au Maroc. Dans un pays où l'homosexualité est punie par la loi, parler de relations entre hommes peut susciter la controverse.

Mais face aux courants contraires qui traversent la société marocaine, la scénariste et réalisatrice veut croire en une cohabitation entre tradition et modernité : "Je pense qu'il y a certaines traditions qui sont très belles, qu'il faut protéger, préserver et célébrer et qu'il y a aussi d'autres traditions qu'il faut pouvoir bousculer et questionner. Ce qu'il y a de beau aussi, c'est la complexité d'une société et d'accepter qu'on puisse être beaucoup de choses à la fois."

"J'ai eu envie d'aborder à travers le film cette complexité de l'amour et des êtres."

Maryam Touzani, réalisatrice 

à POP UP

Pour ne pas brusquer une société encore peu habituée à ces thématiques dans le domaine public, Le Bleu du caftan a fait le pari de parler des différentes manières d'aimer. Des formes d'amour, il y en a beaucoup tout au long du film, de l'amour du maître-tisserand pour son métier qu'il entend préserver dans la plus stricte tradition, à l'amour pour sa femme mais aussi pour son amant.

Le Bleu du caftan présente l'amour du maître et de son apprenti au-delà de la sexualité, mais comme partie intégrante des grands sentiments qui traversent les vies humaines. Une approche qui a beaucoup plu au chercheur et activiste pour l'égalité des genres au Maroc, Soufiane Hennani : "Pour une fois, on aborde la question de LGBTQ+ qui est une question au Maroc, qui est très politisée, très polarisée aussi. Et dans Le Bleu du caftan, la réalisatrice a eu l'intelligence d'aborder la question d'une façon très subtile, tout en parlant d'amour."

Au-delà de l'homosexualité, parler d'amour et d'intimité à la société marocaine, c'est aussi l'un des enjeux de ce film. Mariam Touzani et Nabil Ayouch, le producteur, espèrent montrer au public marocain qu'il peut être fier de sa diversité. Nabil Ayouch se dit d'ailleurs satisfait des premières réactions des spectateurs du royaume. "Ce film fait bouger les lignes de manière assez surprenante sur tout ce qui touche à l'intime, tout ce qui touche à l'amour, à la manière d'aimer, aux différentes manières d'aimer, c'était très beau je vous avoue." Les spectateurs pourront aller découvrir Le Bleu du caftan dans les 13 salles de cinéma  marocaines qui le diffuseront pendant plusieurs semaines à travers tout le pays.

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