Réchauffement climatique: 2022, une année de records de températures

le 31/12/2022 à 18:20

 Temps de lecture : 5 min.

La sécheresse frappe le Gers, le 11 août 2022. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS / AFP)

La sécheresse frappe le Gers, le 11 août 2022. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS / AFP)

Alors que de nouveaux records de douceur se profilent pour la Saint-Sylvestre, l'année qui s'achève a été la plus chaude jamais enregistrée, a prévenu Météo France. La Nouvelle Edition revient sur quatre saisons hors normes.

Un 31 décembre à l'image de l'année écoulée. La Saint-Sylvestre devrait être la plus douce jamais observée depuis 1947, année où a débuté l'enregistrement des températures, prévient Météo France. Ce passage à 2023 ne détonnera pas : quelles que soient les températures de décembre, l'année 2022 sera la plus chaude que la France ait jamais mesurée, affirme l'institut de prévisions. Alors que le dernier week-end de l'année devrait battre de nouveaux records, franceinfo revient sur cette année aux températures exceptionnellement chaudes.

Un hiver exceptionnellement clément

L'hiver 2021-2022 est déjà marqué par une exceptionnelle douceur, avec de nombreux records de températures battus fin décembre et début janvier. Le 1er janvier 2022, il fait ainsi 17,2°C à Limoges. Le même jour, 16,8°C sont enregistrés à Deauville. A la mi-janvier, les températures chutent nettement. Finalement, la température moyenne du mois de janvier reste "conforme" à la normale de saison, c'est-à-dire à la moyenne mensuelle des températures pour les mois de janvier entre 1981 et 2010, assure Météo France (PDF). Une exception, pour cette année.

La douceur perdure en février, avec de nouveau des records enregistrés lors d'un pic de douceur les 17 et 18 février, durant lequel les températures sont en moyenne plus de 6°C au-dessus des valeurs de saison, rappelle l'institut de prévisions (PDF). A Marseille, le mercure atteint 22,5°C le 17 février, battant les 22,4°C du 28 février 2019. A Toulon, il fait jusqu'à 23,2°C, contre 22,5°C le 23 février 1990. Au total, la température moyenne en février est supérieure à la normale de 2,4°C.

Mars est lui aussi très doux, malgré un pic de fraîcheur de deux jours en début de mois, avec de nombreuses gelées localement fortes. Reste que les températures sont en moyenne 1°C à 3°C au-dessus des normales, sauf dans les Pyrénées et autour de la Méditerranée, où elles sont plus conformes à la saison, voire 1°C en dessous par endroits. A l'échelle de la France, la température moyenne en mars est supérieure à la normale de 1,2°C, selon Météo France (PDF).

Un printemps particulièrement chaud

Le mois d'avril est marqué par un début hivernal, avec des températures exceptionnellement froides. Le 3 avril est ainsi la journée du mois la plus froide depuis avril 1986, avec une moyenne nationale de 4°C. Pourtant, malgré cet épisode de fraîcheur, le reste du mois très doux fait remonter le mercure. Au total, la température moyenne en avril est même supérieure de 0,7°C à la normale, selon Météo France (PDF).

La France entre ensuite dans une période particulièrement chaude et sèche. La douceur qui domine durant la première quinzaine de mai est suivie d'un épisode remarquable de forte chaleur précoce et durable avec de très nombreux records mensuels de température. A Albi, il fait ainsi 33,7°C le 18 mai et 34,4°C le 21. Un record de 40 jours consécutifs au-dessus des normales saisonnières. Sans surprise, la température moyenne en mai est supérieure à la normale de 2,7°C, relève Météo France (PDF). Ce qui en fait le mois de mai le plus chaud depuis le début du XXe siècle.

Les records de température se poursuivent en juin. Une vague de chaleur de forte intensité s'installe sur l'ensemble du pays en milieu de mois, perdurant sur les régions de l'Est jusqu'au 21 juin. De nombreux records de chaleur et de douceur nocturne sont battus, y compris le record absolu de température en France. Ce dernier s'est établi le 28 juin à 46°C à Vérargues, dans l'Hérault. "Cette canicule est la plus précoce observée en France", note Météo France (PDF). Avec 2,3°C supplémentaires par rapport à la normale de saison, juin 2022 est le deuxième mois de juin le plus chaud depuis 1900, ex æquo avec juin 2017, mais loin derrière juin 2003 (+3,5°C).

Un été extrêmement caniculaire

Après celle de juin, l'Hexagone connaît deux nouvelles vagues de chaleur, du 12 au 25 juillet, puis du 31 juillet au 13 août. Deux épisodes "remarquables notamment par leur intensité et par leur durée", souligne Météo France dans son bilan climatique de l'été (PDF).

Plusieurs records absolus de chaleur sont battus. Le 18 juillet, il fait 40,3°C à Lanmeur (Finistère). Le même jour, La Roche-sur-Yon (Vendée) enregistre 41,5°C. A partir du 17 juillet, la sécheresse devient "la plus sévère jamais enregistrée, battant celle de 1976, relève Météo France (PDF) : "Combinée à des températures caniculaires, elle a favorisé la propagation des feux de forêts sur la façade atlantique."

Avec 2,1°C de plus par rapport à la normale de saison, juillet 2022 devient le troisième mois de juillet le plus chaud depuis le début du XXe siècle, derrière juillet 2006 et juillet 1983, et ex æquo avec juillet 2018. Le mois d'août est lui le deuxième mois d'août le plus chaud sur cette période (+ 2,6°C par rapport à la normale), derrière août 2003.

Si l'été 2022 est historique, Météo France évoque une période estivale "emblématique des conséquences observées et futures du changement climatique en France". Samuel Sorin, chercheur et directeur du Centre national de recherches météorologiques (CNRM), explique : "A la moitié du XXIe siècle, on s'attend à ce que la moitié des étés soient similaires à l'été 2022."

Un automne remarquablement doux

L'automne 2022 est marqué par "un épisode de chaleur tardif exceptionnel par sa durée et son intensité", du 15 au 31 octobre, note Météo France (PDF). De nombreux records de nombre de jours avec des températures maximales supérieures à 25°C sont battus : 12 jours à Vichy (Allier), 16 jours à Tarbes (Hautes-Pyrénées) ou 22 jours à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Des records mensuels de douceur sont également battus jusqu'à la mi-novembre. Le 12 novembre, il fait ainsi 19,2°C à La Hague (Manche).

Au total, la température moyenne en octobre est supérieure de 3,5°C à la normale. Ce qui fait d'octobre 2022 le mois d'octobre le plus chaud depuis le début du XXe siècle, devant octobre 2001, relève Météo France (PDF).

Au 31 décembre 2022, les analyses mensuelles de Météo France pour les mois de novembre et décembre n'étaient pas disponibles. Mais l'institut a déjà prévenu que 2022 serait l'année la plus chaude jamais enregistrée. Elle s'achève sur un dernier record de température, battu à Strasbourg, avec 18,6°C, contre 18,3°C en 1965, selon le relevé provisoire d'un prévisionniste de Météo France.

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