le 11/11/2024 à 15:14
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Des secouristes cherchent des victimes après une frappe israélienne sur un bâtiment dans le village de Aalmat, dans le nord du Liban, le 10 novembre 2024. (HASSAN AMMAR/AP/SIPA / SIPA)
Des frappes israéliennes ont fait de nombreuses victimes, dimanche 10 novembre, dans plusieurs pays impliqués dans les violences qui déchirent le Proche-Orient depuis de longs mois. En Liban et en Syrie, elles ont visé des bâtiments abritant des membres de la milice chiite libanaise Hezbollah, alliée de l'Iran et du Hamas palestinien faisant dans les deux cas des victimes civiles, selon les autorités locales.
Les bombardements se sont poursuivis dans la bande de Gaza, territoire palestinien pilonné sans relâche par l'armée israélienne, qui s'est donné pour objectif d'"éliminer" le groupe islamiste, en représailles aux attaques terroristes menées sur son sol le 7 octobre 2023. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
Des frappes israéliennes font au moins 38 morts au Liban
Au moins 38 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes au Liban, a annoncé le ministre de la Santé libanais. Parmi elles, 23 personnes sont mortes dans un raid ayant visé une localité au nord de Beyrouth, "dont sept enfants et six blessés", selon le ministère, qui ajoute en prévision d'une probable hausse de ce bilan, que des "restes humains" ont été retirés des décombres d'une maison. Celle-ci a été frappée peu après l'arrivée d'un membre du Hezbollah venu rendre visite à des déplacés sur place, selon une source de sécurité à l'AFP.
Par ailleurs, au moins 12 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur la région de Baalbeck, dans l'est du Liban, ainsi que trois secouristes affiliés au Hezbollah, tués dans une frappe israélienne sur leur centre dans la localité de Adloun, dans le sud du Pays, toujours selon le ministère.
Banyamin Nétanyahou a autorisé l'attaque des bipeurs contre le Hezbollah, en septembre
Près de deux mois après les faits, Benyamin Nétanyahou a reconnu pour la première fois avoir donné son feu vert à l'attaque aux bipeurs contre le Hezbollah. Lors du Conseil des ministres hebdomadaire, le Premier ministre israélien a déclaré avoir autorisé cette opération, a annoncé son porte-parole, Omer Dostri. Le 17 septembre, à 15h30, des bipeurs portés par des membres du Hezbollah ont explosé dans tout le Liban, de façon quasi simultanée. Après l'explosion, le lendemain, de talkie-walkie appartenant au groupe chiite pro-Iran, le ministère de la Santé libanais avait annoncé un bilan de 39 morts et environ 3 000 blessés.
Inédite par son ampleur et son procédé, l'attaque des bipeurs n'avait jamais été ouvertement revendiquée ou commentée par Israël, bien que des spécialistes des services de renseignement avaient rapidement assuré reconnaître la marque du Mossad israélien.
Au moins 30 morts dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza
La Défense civile palestinienne à Gaza a annoncé la mort d'au moins 30 personnes, tuées dans deux frappes aériennes israéliennes sur deux maisons distinctes, dans la bande de Gaza. La première frappe a fait "au moins" 25 morts, dont 13 enfants, dans une maison familiale à Jabalia, dans le nord de Gaza, et "plus de 30 blessés" tôt dans la matinée, a indiqué la Défense civile. Le bombardement s'est produit aux alentours de 6 heures, "à un moment où les habitants ici se réveillent et prennent leur petit-déjeuner", a témoigné un membre de la famille, Abdallah al-Najjar, cité par l'AFP. "La maison servait de refuge aux gens lors de bombardements intenses", a-t-il ajouté. "Ils sont tous morts. Il ne reste personne, seulement ma mère et moi."
De son côté, l'armée israélienne a assuré avoir ciblé un site dans une zone de Jabalia "où des terroristes opéraient", représentant "une menace" pour ses troupes.
Une autre maison a été frappée, cette fois dans le quartier al-Sabra à Gaza-ville, faisant au moins cinq victimes, selon les secours palestiniens. "Un certain nombre de civils sont toujours sous les décombres", ont-ils précisé.
Des frappes israéliennes font au mois sept morts en Syrie
"Une frappe israélienne a fait au moins sept morts et 14 blessés, dont des femmes et des enfants [dans le secteur de] Sayyeda Zeinab", au sud de Damas, a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. L'agence de presse officielle syrienne Sana a quant à elle annoncé la mort de "sept civils, dont des enfants et des femmes" ainsi qu'une vingtaine de blessés lors de cette frappe sur "un immeuble résidentielle". L'attaque "a visé des membres du Hezbollah dans le bâtiment où vivent des familles libanaises et des membres du mouvement" pro-iranien, a précisé le directeur de l'OSDH, observatoire basé au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
Ce secteur de Sayyeda Zeinab, au sud de la capitale syrienne, abrite un important sanctuaire chiite défendu par des groupes pro-iraniens, dont le Hezbollah.