
Le Premier ministre, Michel Barnier, devant l'hôtel de Matignon, à Paris, le 6 novembre 2024. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS / AFP)
Confronté à la menace imminente du dépôt d'une motion de censure, Michel Barnier a échangé au téléphone avec Marine Le Pen, lundi matin.
Ce qu'il faut savoir
Le Palais-Bourbon sous tension. L'Assemblée nationale se prononce, lundi 2 décembre à partir de 15 heures, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Avant cela, le gouvernement s'est "engagé à ce qu'il n'y ait pas de déremboursement des médicaments" en 2025, selon un communiqué de Michel Barnier transmis lundi, en milieu de journée, à l'AFP. Il s'agit là d'une demande du Rassemblement national de Marine Le Pen, avec qui le Premier ministre a échangé en fin de matinée. Suivez notre direct.
Le gouvernement face à la menace d'une censure. Pour adopter le texte, le gouvernement de Michel Barnier pourrait recourir au 49.3 de la Constitution pour l'adopter. Alors que le Rassemblement national envisage recourir à une motion de censure, le Parti socialiste a confirmé à franceinfo qu'il présenterait lundi après-midi une motion de rejet préalable, portée le chef des députés PS, Boris Vallaud. "Sauf miracle de dernière minute", "le Rassemblement national censurera le gouvernement" de Michel Barnier, a déclaré lundi le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, invité de RTL. Le Premier ministre "a oublié qu'il était à la tête d'un gouvernement qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale", a-t-il ajouté, accusant Matignon d'avoir mis fin aux négociations sur le budget.
Les macronistes critiquent Marine Le Pen. Pour Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée nationale et ancien ministre de l'Industrie, la leader du RN est une "Machiavel aux petits pieds qui joue avec la signature de la France sur les marchés financiers". "Depuis 15 jours, on ne parle plus beaucoup de ses ennuis judiciaires, ça doit l'arranger", a-t-il poursuivi sur franceinfo. "La censure a un coût. C'est le coût de l'irresponsabilité", a de son côté déclaré sur TF1 la députée Aurore Bergé.
La Cour des comptes inquiète. Avec une éventuelle motion de censure, la France "entre dans une phase plus incertaine, et l'incertitude, en matière financière, c'est toujours quelque chose de préoccupant", explique Pierre Moscovici, président de l'institution, interrogé dans les "4V", lundi sur France 2. "Notre situation financière est dangereuse. (...) Il faut vraiment mettre le frein et donner le signe que nous reprenons le contrôle de nos finances publiques."