Attentat Notre-Dame à Nice: où en est l'enquête ?

le 02/11/2020

 

Une femme dépose des fleurs en hommage aux victimes de l'attentat commis à la basilique Notre-Dame de l'Assomption, à Nice, le 31 ocotbre 2020. (VALERY HACHE / AFP)

Trois personnes ont été tuées à l'arme blanche, jeudi 29 octobre, dans cette basilique située en plein centre de Nice. Le suspect, armé de couteaux, a été blessé lors de son interpellation. Il s'agit d'un Tunisien de 21 ans qui était arrivé en France quelques jours plus tôt.

Nice est toujours sous le choc, quatre jours après l'attentat terroriste islamiste commis dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption. Jeudi 29 octobre, un homme a tué à l'arme blanche deux fidèles, Nadine Devillers, 60 ans, et Simone Barreto Silva, 44 ans, ainsi que le sacristain, Vincent Loquès, âgé de 55 ans. Le suspect, qui a été blessé par la police à l'intérieur de l'église, est un Tunisien de 21 ans, armé de couteaux, qui a crié à plusieurs reprises "Allah Akbar" par la suite. Où en est l'enquête ouverte par le parquet antiterroriste français  pour "assassinats et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" ? La Nouvelle Edition fait le point.

Le suspect n'est toujours pas en état de parler

L'auteur présumé de l'attaque a été blessé grièvement par balles lors de son arrestation par les policiers municipaux niçois, qui ont fait feu sur lui à plusieurs reprises. Il est actuellement hospitalisé à l'hôpital Pasteur de Nice. Son pronostic vital n'est plus engagé, mais "son état de santé ne lui permet pas, pour l'instant, d'être interrogé", souligne ce journaliste de France 3 qui fait le point sur l'enquête, dimanche 1er novembre.

Il a débarqué à Lampedusa le 20 septembre

Le trajet du jeune Tunisien a été plus ou moins reconstitué par les enquêteurs. Avec des antécédents judiciaires de droit commun (violence et drogue), il avait quitté à la mi-septembre la ville de Sfax, au centre de la Tunisie, où il vivait avec sa famille, nombreuse et de milieu modeste. Selon sa mère, le jeune homme, réparateur de motos, faisait la prière depuis deux ans et demi. 

Il ne sortait pas et ne communiquait pas avec les autres.

La mère du suspect
 

à l'AFP

Arrivé clandestinement en Europe par l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre, il aurait débarqué sur le continent à Bari, dans le sud de l'Italie, le 9 octobre, avait expliqué le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard lors d'un point presse, vendredi 30 octobre. Il aurait à ce moment-là reçu l'ordre, des autorités italienne, de quitter le territoire dans les sept jours, selon une source italienne de l'AFP.

Il est arrivé à Nice deux jours avant l'attentat

Le jeune Tunisien est "vraisemblablement" arrivé à Nice mardi 27 octobre, deux jours avant l'attentat, et a été repéré par des caméras de vidéosurveillance à proximité de la basilique la veille des faits. Il aurait "squatté un immeuble au moins un des deux soirs" qu'il a passés dans la ville et, sur les images de vidéosurveillance, "on le voit à proximité de l'église la veille" de son attaque, a précisé cette source. Son frère a assuré à l'AFP lui avoir parlé au téléphone mercredi soir, la veille de l'attentat. "Il a dit qu'il allait aller en France car pour le travail c'est mieux", a-t-il raconté.

Les téléphones sont exploités par les enquêteurs

Jeudi, à 8 heures 29, le jeune homme est entré dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption, dans le centre-ville de Nice, où il a égorgé une femme de 60 ans, Nadine Devillers, et le sacristain Vincent Loquès, âgé de 55 ans. Une mère de famille franco-brésilienne de 44 ans, Simone Barreto Silva, poignardée à plusieurs reprises, a succombé à ses blessures dans un restaurant à proximité où elle s'était réfugiée.

Sur place, les enquêteurs ont trouvé l'arme du crime, un couteau avec une lame de 17 cm, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Un sac d'effets personnels, un Coran, deux téléphones ainsi que deux couteaux non utilisés ont également été découverts. Les téléphones sont en cours d'exploitation par les enquêteurs.

Il n'avait pas fait de demande de papiers en France

Il n'a pas fait de demande de carte de séjour ni de carte de résident en France, a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur RTL vendredi. 

"Il est manifestement venu là pour tuer. Comment expliquer, sinon, pourquoi il s'est armé de plusieurs couteaux à peine arrivé."

Gérald Darmanin,
ministre de l'Intérieur
 

à "La Voix du Nord"

Avant d'ajouter :  "Bien sûr, il appartient au procureur antiterroriste de définir quand son projet meurtrier s'est construit. Mais il n'est visiblement pas venu pour obtenir des papiers". Selon le procureur Jean-François Ricard, le jeune homme est "inconnu au fichier national des empreintes digitales" et "inconnu des services de renseignements". 

Trois personnes sont en garde à vue

Dimanche soir, trois personnes sont toujours en garde à vue. Les trois premières gardes à vue ont été levées. Elles concernaient un homme de 47 ans, qui a été arrêté jeudi soir 29 octobre après avoir été vu aux côtés de l'assaillant sur des images de vidéosurveillance, la veille de l'attaque. Ainsi qu'un autre homme de 35 ans, qui a également été interpellé vendredi 30 octobre à Nice pour avoir été en contact avec le suspect la veille de l'attaque. La troisième garde à vue qui a été levée concernait le cousin du précédent, âgé de 33 ans, présent à son domicile au moment d'une perquisition des policiers.

Trois personnes restent, dimanche soir, en garde à vue. Le premier est un ressortissant tunisien de 29 ans, interpellé samedi 31 octobre à Grasse (Alpes-Maritimes). Il est également soupçonné d'avoir côtoyé l'assaillant. Les deux autres sont des hommes qui se trouvaient dans le domicile de ce ressortissant tunisien. Ils ont également été interpellés samedi 31 octobre en fin d'après-midi à Grasse.

Une enquête ouverte aussi en Tunisie

Une enquête a également été ouverte en Tunisie, où le terroriste islamiste présumé avait des antécédents dans des affaires de violence et de drogue. Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a appelé samedi ses ministres de l'Intérieur et de la Justice à coopérer pleinement avec les autorités françaises dans l'enquête ouverte par le Parquet national antiterroriste.

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