Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à Paris, le 16 décembre 2024. (LOU BENOIST / AFP)
"Nous voulons une négociation", a insisté lundi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui redoute une "mise en scène" de dialogue sur le budget 2025 après la rencontre au ministère de l'Economie.
"Nous [sommes] prêts à prendre nos responsabilités, y compris par la censure. Nous ne le souhaitons pas." Le Parti socialiste s'est dit prêt à censurer le gouvernement s'il n'obtient pas de "concessions remarquables" sur le budget 2025, a déclaré Olivier Faure lundi 6 janvier, après une rencontre au ministère de l'Economie.
"Nous souhaitons des avancées" et "nous voulons une négociation", insiste le premier secrétaire du PS, qui déclare que "nous allons prolonger les échanges au cours des prochains jours" avant la déclaration de politique générale de François Bayrou. Le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, explique que la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a évoqué une "proposition de modification de la réforme de la retraite", sans aller "dans le détail", mais il y voit un signe "tout à fait positif" pour "un chantier prioritaire majeur". Ces échanges entre le PS et le gouvernement a suscité de vives critiques de la part de Jean-Luc-Mélenchon.
Les ministres en charge du budget de la Sécu recevront les groupes parlementaires à partir de demain. Ces consultations se tiendront au grand ministère du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles dirigé par Catherine Vautrin, en présence des ministres Amélie de Montchalin (Comptes publics), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi), Yannick Neuder (Santé et Accès aux soins) et Charlotte Parmentier-Lecocq (déléguée à l'autonomie et au Handicap), précise le gouvernement dans un communiqué. La première rencontre aura lieu avec les socialistes à 16h30.
La ministre des Comptes publics annonce un plan contre la suroptimisation fiscale et la fraude. Amélie de Montchalin a annoncé sur France 2 "un plan d'action très concret, très ambitieux" concernant l'égalité devant l'impôt, qu'elle compte présenter "dans les toutes prochaines semaines". "Il faut qu'on puisse potentiellement changer les règles pour que tout le monde paye sa juste part d'impôt", a-t-elle déclaré dans les "4 V", précisant vouloir lutter contre la fraude et la "suroptimisation fiscale", notamment opérée par le biais "des holdings" ou de "montages très complexes".
Des consultations sur le budget. Amélie de Montchalin et Eric Lombard, le ministre de l'Economie, consulteront "l'ensemble des forces politiques sur le budget 2025" à Bercy à partir de lundi, a annoncé le ministère. Les représentants du MoDem et du PS ont été reçus à 9 heures et midi. Mardi à 10 heures, ce sera au tour de plusieurs figures du parti Horizons, dont son président l'ancien Premier ministre. Puis à 11h30, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, sera à son tour consulté. Ces échanges ont pour objectif de "partager le cadre de discussion budgétaire ainsi que les propositions et recommandations émises par les différentes sensibilités politiques". Le gouvernement vise un déficit public compris entre 5% et 5,5% du produit intérieur brut (PIB), a précisé Eric Lombard lundi.
Un plan d'économies chiffré à "50 milliards". Invité de France Inter, lundi, Eric Lombard a dit souhaiter parvenir à un accord de non-censure pour que la France "ait un budget" dans les meilleurs délais. Il a évoqué un plan d'économies "un peu assoupli" par rapport à celui envisagé par le gouvernement Barnier : "on est plutôt autour de 50 milliards d'euros" et non 60, essentiellement trouvés à l'aide de restrictions budgétaires et non de hausses d'impôts.