le 13/11/2024 à 10:04
Malgré les efforts, certains peinent à vivre une vraie histoire d’amour. Pourquoi personne ne tombe amoureux de nous ? Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne, nous aide à comprendre les raisons.
Avoir l’envie de faire des rencontres ne suffit parfois pas pour vivre une histoire d’amour. Malgré les opportunités de rencontre provoquées et la volonté de séduire, nous ne parvenons pas à établir de relation durable. Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne, rassure d’emblée : « Nous avons tous la capacité d’aimer et d’être aimé ». Mais certaines croyances et comportements peuvent empêcher l’amour de s’installer durablement.
Se tourner vers des personnes inaccessibles
Il arrive que l’on se dirige vers des personnes ne pouvant pas nous donner l’amour que l’on attend. « C’est le cas des personnes disant ne rencontrer que des hommes indisponibles, physiquement ou émotionnellement », illustre Géraldyne Prévot-Gigant. Lorsque ce schéma est systématique, il relève souvent d’une tendance à l’auto-sabotage. « Cela peut notamment s’expliquer par un manque d’estime de soi : plus l’individu est persuadé de ne pas mériter d’être aimé, plus il se met dans des situations qui viennent valider cette croyance », précise la psychopraticienne.
Un style d’attachement évitant
Inconsciemment, certaines personnes peuvent aussi mettre en place une forme d’évitement. « Ces profils-là ont tendance à adopter des stratégies de contournement et de contrôle émotionnel. Ce sont des personnes qui nous échappent, et en tomber amoureux peut alors être compliqué, car ce qui fait qu’on s’attache à quelqu’un c’est la découverte, la proximité », développe Géraldyne Prévot-Gigant.
Elles peuvent déplorer être célibataires ou ne pas trouver la personne qui convient sur le long terme. Seulement leur partie évitante est aux commandes en sous-marin, au niveau inconscient, et fait en sorte de saboter toute tentative de connexion profonde et sur la durée.
Jouer un rôle
Lorsque l’on désire être aimé, nous avons tendance à se montrer sous notre meilleur jour en devenant la personne que l’on pense que l’autre appréciera. « Quand on se fait aimer pour ses atouts, la relation est fragile », souligne Géraldyne Prévot-Gigant. « Par peur de ne pas plaire, on joue un rôle et le résultat est totalement inverse puisqu’on ne plaît pas ».
Pour l’experte, un lien d’amour sain ne peut s’établir que si l’on accepte de se dévoiler, de se montrer vulnérable et authentique. « Nos questionnements, nos doutes, notre sensibilité composent notre personnalité, notre singularité, notre trajectoire. Ces traits de caractère dont nous n’avons parfois pas conscience ou que nous occultons sont pourtant ceux qui peuvent toucher l’autre en plein cœur », complète la psychopraticienne.
Des blessures personnelles
Les blessures du passé peuvent avoir une résonance sur notre façon d’aimer et de s’autoriser l’amour. « Les blessures d’abandon ou de rejet ont un impact sur les relations amoureuses », confirme Géraldyne Prévot-Gigant. « Le traumatisme d’une trahison ou d’une rupture douloureuse nous incite à craindre que le scénario se répète ou, au contraire, nous conduit à choisir une personne inaccessible ».
« C’est un mécanisme de protection chez certaines personnes », poursuit-elle. Pour régler ce problème, c’est dans son histoire personnelle qu'il faut se plonger, à la fois dans ses relations amoureuses passées mais aussi dans son histoire familiale.
Un schéma répétitif
Ces comportements nous plongent dans des schémas répétitifs, dans lesquels le même scénario se répète de façon récurrente et inconsciente. « Lorsque nous avons l’impression que personne ne tombe amoureux de nous, nous avons tendance à nous dire que nous ne le méritons pas, que l’amour n’est pas pour nous. Nous enchaînons alors les déceptions et reproduisons des mécanismes de défense peu favorables à la rencontre », précise Géraldyne Prévot-Gigant.
Pour sortir de ces mécanismes, « un travail sur soi est nécessaire », avec l’aide d’un·e thérapeute, insiste la psychopraticienne.