le 20/10/2024 à 18:21
Lorsqu'un couple rencontre des difficultés à procréer naturellement, la science peut lui venir en aide : traitement pour booster la fertilité, insémination artificielle, fécondation in vitro, don de sperme, d'ovocytes ou d'embryon... Aujourd'hui, ces couples peuvent être accompagnés par des spécialistes qui auront recours à ces différents protocoles pour leur permettre de réaliser leur rêve.
Mais ce parcours du combattant de l'assistance médicale à la procréation (AMP, plus couramment nommé PMA pour « procréation médicalement assistée ») nécessite de développer un mental solide, car si certains couples y parviennent du premier coup, d'autres mettent parfois des années avant de voir leur projet aboutir, et cela n'est pas sans conséquences.
À la fois physique ou émotionnel, le boulerversement est total. Entre les rapports sexuels « programmés » ou décalés en fonction de l'agenda médical, les piqures à faire à heure fixe, les nombreuses échographies et prises de sang à caler dans son planning, la fatigue accumulée et les médicaments qui bouleversent les hormones, le couple est mis à rude épreuve.
« Entre les laboratoires d'analyses, le centre de radiologie et le cabinet du gynécologue, les sorties en amoureux prennent un autre aspect », indique l'autrice et illustratrice Marion Salvat dans son excellente BD « Le kit de survie à la PMA » (éd. Discus).
Un parcours différent pour l'homme et la femme
« Si la PMA est une ''aventure'' qui se vit en couple, sa perception et son ressenti n'ont rien d'égalitaire, explique encore Marion Salvat. Celui vécu par les hommes est bien souvent moins invasif et contraignant. La comparaison peut facilement devenir douloureuse. »
Et pour cause, l'homme devra généralement subir un spermogramme, une prise de sang, et plus rarement une échographie testiculaire, tandis que la femme aura toute une batterie d'examens à faire (entre autres, échographies, hystérosalpingographie, hystérographie...), un traitement homornal souvent lourd et difficile à supporter sur tous les plans, sans parler des multiples rendez-vous à intégrer dans son emploi du temps.
« Ce combat se mène néanmoins à deux et le soutien mutuel est indispensable pour tenir le coup », précise Marion Salvat. Tous les moyens sont bons pour se soutenir : des massages, des soirées surprise pour faire plaisir à l'autre, des attentions au quotidien pour se remonter le moral.
Occuper tout ce temps disponible
Le plus difficile en PMA reste le temps, qui devient élastique et semble s'étirer à l'infini. Les examens médicaux prennent du temps, les résultats sont longs à arriver, le protocole s'étale parfois sur des semaines : en résumé, il faut prendre son mal en patience.
Raison de plus pour s'occuper l'esprit et les mains en planifiant des moments de détente, des sorties à deux ou entre amis et des activités. Plus votre temps sera comblé, moins il vous semblera interminable.
Vous pouvez également, si le parcours devient trop difficile, consulter un thérapeute de couple qui pourra vous aider à mieux traverser cette épreuve et vous resouder.
Bien s'entourer
Au-delà du temps qu'il est préférable d'occuper, le fait d'être bien entouré est également primordial dans ce parcours. Fuyez ceux qui n'ont pas envie de vous écouter, qui sont gênés à la moindre évocation de Fiv ou d'insémination. Vous n'avez pas à avoir honte, se lancer dans ce parcours est une grande preuve de courage et votre entourage doit en avoir conscience.
Si vous sentez que certains amis minimisent votre souffrance, dites-leur clairement ce que vous ressentez ou coupez les ponts, du moins le temps du parcours. En tant que couple, mais aussi en tant qu'individu, vous avez besoin d'être épaulé au maximum dans cette étape de votre vie. Ceux qui vous diront « arrête d'y penser, ça va marcher ! » en sachant pourtant que vous avez un souci médical, ou ceux qui feront des blagues déplacées du type « Tu sais moi je peux t'aider si Monsieur n'y arrive pas ! » sont à fuir.
Former un duo à toute épreuve
N'hésitez pas à engager des discussions avec votre partenaire dès que vous en éprouvez le besoin. La communication est essentielle dans un couple, mais en parcours PMA elle l'est d'autant plus. Vous pouvez par exemple prendre des compléments alimentaires ensemble, si l'un des deux est le seul à recevoir un traitement, de façon à ce que l'autre se sente plus impliqué.
Les piqûres peuvent également, après démonstration par un professionnel, être faites par le conjoint. Enfin, un agenda partagé en ligne peut lui aussi être d'un grand soutien pour que chacun puisse être au courant des rendez-vous de l'autre.
« Dans certaines périodes, le calendrier s'invite sous la couette, profitant de la moindre envie pour se rappeler au couple en lui hurlant presque dans les oreilles ''Et là ? C'est un rapport fécondant ou pas ?! Mais avant d'être des ''parents en attente d'un enfant'', n'oubliez pas que vous êtes un couple et que vous vous aimez. Alors, pensez à ne pas vous oublier », conseille Marion Salvat dans son livre.