Qui sont ces couples ?
Vivre seul, à tous âges…
Le 15 janvier 2011, l’Institut National des études démographiques (Ined) a publié l’ouvrage « Portraits de famille ». On y apprend qu’en France, 8% de la population déclare être en couple mais ne pas vivre sous le même toit, soit presque 4 millions de personnes ! Parmi ceux-ci, 40% d’entre eux en ont fait le choix – quand d’autres couples subissent cette configuration, principalement pour des raisons professionnelles. Etonnamment, cette aspiration se retrouve au sein de tous les milieux sociaux…
Beaucoup de jeunes couples font « toits à part » !
Parmi ces couples dits « non cohabitants », 28% ont entre 18 et 25 ans. « Ce chiffre est aussi le reflet d’un constat : les couples stables se forment plus tardivement qu’auparavant. Tout d’abord, l’augmentation de la durée du nombre d’année d’études et ensuite la tendance toujours plus grandissante à l’individualisation de la société », explique Elodie Lecomte, psychologue-coach pour parship.fr.
Hommes-femmes : un virage différent après 55 ans…
Après 55 ans, on remarque une véritable différence selon les sexes : très nettement, les femmes deviennent de plus en plus nombreuses à vivre seules et ces chiffres augmentent fortement au fur et à mesure des années qui suivent. « Malheureusement, le « démon de midi » n’est pas qu’un mythe ! Passé la cinquantaine – et notamment à l’approche de la retraite, il n’est pas rare de constater que les couples se séparent, plus généralement à l’initiative de ces messieurs qui se remettent alors en concubinage avec une femme plus jeune que leur précédente épouse. Chez ces dernières en revanche, cette rupture sonne plus facilement le glas de la vie de couple. Ainsi, parmi les 4% de seniors qui sont en couples non cohabitants, nous ne nous étonnons pas que la grande majorité soit des femmes ! » déclare Elodie Lecomte.
Une tendance sociétale
Une tendance qui a de l’avenir ?
L’Ined a observé que la proportion de ces amoureux sans foyer est une tendance sociétale relativement récente, mais qui reste assez stable depuis vingt ans. Alors peut-on imaginer que le nombre de ces couples va augmenter dans les années à venir ? « Pas si sûr », répond Elodie Lecomte. « S’il est très agréable de choisir les moments que l’on souhaite partager avec son/sa conjoint(e), il n’en reste pas moins qu’un couple, sur le long terme, à besoin de projets communs pour se construire. Parmi ceux-ci, le désir d’enfant est probablement l’évènement déclencheur majeur de l’installation d’un couple dans un foyer commun. Et, s’il s’agit de personnes d’âges plus mûrs et/ou qui ont déjà eu précédemment des enfants, il n’en reste pas moins qu’un couple stable se construit aussi dans le partage du quotidien et de ses difficultés. D’ailleurs, trouver une épaule rassurante et réconfortante à tout moment est probablement la plus belle des preuves d’amour. »
Les avantages du « chacun chez soi »
De nos jours, que ce soit au sortir du foyer parental ou de la vie de couple, beaucoup passent par la case « vie en solo », avec ou sans enfant. Même si ce mode de vie n’est pas apprécié de tous, il n’en reste pas moins que la très grande majorité finit par s’en accommoder, et même par l’apprécier. Difficile ensuite de faire une place dans son quotidien à une nouvelle personne, car ceci engendrera forcément quelques compromis pouvant déstabiliser cette organisation rassurante.
De plus en plus de séparations…
Entre 25 et 65 ans, ce ne sont pas moins de 17% des couples qui refusent de vivre en couple. Elodie Lecomte précise : « Le nombre de couples séparés et divorcés augmente malheureusement de plus en plus. Et même si le temps opère son travail réparateur, ces nouveaux célibataires hésitent et réfléchissent beaucoup plus longtemps avant de se lancer de nouveau, dans une vie de couple. Et ce d’autant plus, s’ils ont eu des enfants de leur(s) précédente(s) union(s), afin de les protéger et pour ne pas les confronter de nouveau à une séparation, qui serait vécue comme un nouvel échec. »