le 24/09/2024 à 22:17
Une dizaine d'adolescents ont roué de coups Paul, un jeune gay de 17 ans, en plein cœur de l'après-midi le samedi 21 septembre à Mazamet, une ville moyenne du Tarn près de Castres. Trois mineurs de moins de 15 ans sont poursuivis pour "faits de violences aggravés par deux circonstances", notamment l'homophobie.
Pour avoir affirmé son homosexualité, un adolescent de 17 ans, prénommé Paul, a été tabassé par une dizaine de jeunes en plein milieu de l'après-midi ce samedi 21 septembre à Mazamet, près de Castres dans le Tarn, révèlent nos confrères de La Dêpeche, quotidien régional d'Occitanie. Alors qu'il se trouvait avec une amie, une jeune femme connaissance de cette dernière leur a demandé s'ils étaient en couple et, après que Paul a répondu être gay, elle aurait rameuté "une dizaine d’individus, des filles et des garçons âgés de 13 à 20 ans" pour s'en prendre à lui. Paul a alors été roué de coups, avant que ses agresseurs prennent la fuite grâce à l'intervention d'un passant.
Identifiées par l'adolescent sur le chemin du commissariat, trois jeunes filles, mineures de moins de 15 ans, ont été placées en garde à vue, ainsi qu'un complice présumé âgé de 15 ans et déjà connu de la justice pour des faits de violences. À l'issue de leur garde à vue, trois des mis en cause ont été déférés lundi 23 septembre au parquet afin d'être placés sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis, a indiqué la procureure de la République de Castres, pour "faits de violences aggravés par deux circonstances", à savoir la commission des violences en réunion et le caractère homophobe de l'acte.
L'homophobie de l'agression confirmée par la procureure
Deux des trois mis en cause reconnaissent "avoir porté quelques coups" mais nient le caractère homophobe de l'agression, a fait savoir leur avocat, Me Jean-Antoine Escande, cité par l'Agence France-Presse (AFP) et qui souligne que "l'enquête n'est pas encore complètement pliée". La procureure, Élodie Buguel, a au contraire affirmé : "On estime qu'il y a suffisamment d'éléments pour établir ce caractère homophobe de l'agression."
Le mobile homophobe est "clairement établi", estime également le maire de la ville, Olivier Fabre (divers droite), qui a réagi auprès de l'AFP : "On est tous abasourdis de se dire qu'on peut se réveiller un matin en 2024 (...) et découvrir qu'il y a un jeune de 17 ans qui se fait tabasser parce qu'il est homo." Le maire, qui s'est entretenu avec la mère de Paul, rapporte par ailleurs que les agresseurs présumés se sont rendus à l'hôpital où se trouvait la victime pour tenter de la dissuader de porter plainte. Des faits additionnels sur lesquels la procureure indiqué n'avoir "aucun élément à ce stade".
Paul, souffrant d'un traumatisme crânien, a déposé plainte le jour même. "On veut dénoncer ce que l’on fait aux homos dans notre pays. On ne veut pas que la peur soit dans notre camp, on ne va pas se laisser intimider", a déclaré la mère de l'adolescent, qui espère que les agresseurs seront "sévèrement punis". Le 17 mai dernier, lors de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, le rapport annuel de SOS homophobie alertait sur l'augmentation importante des actes anti-LGBT en France.