le 11/10/2024 à 18:03
Treize participants, treize métiers différents : la clé de la série. © Homayaoun Fiamor/Jaad Productions/Presque Prod/Flab Prod/Canal+
Fary et Panayotis Pascot avaient depuis plus de quatre ans cette envie un peu folle d’adapter à la télé le jeu de société français le plus vendu à travers le monde et dont ils sont fans, comme des millions d’adolescents et d’étudiants à travers le monde. En parallèle, Jean-Marc Juramie, directeur général adjoint de Canal+, à la demande de Maxime Saada, PDG de la chaîne, cherchait un programme de flux innovant sur lequel investir. Alors, quand on lui présente le projet du tandem, ça fait tilt. « Une série Loups Garous offrait un concept original, une marque forte, une vraie ambition esthétique, et surtout une touche d’humour avec un ton que l’on n’avait encore jamais vu. »
Du jeu de société à la télévision
Mais rembobinons. « Les Loups-Garous de Thiercelieux » est une sorte de jeu de rôles créé par deux auteurs français en 2001. Chaque participant incarne un villageois ou un loup-garou dont l’objectif est simple : chacun doit survivre en se débarrassant de l’autre. Orchestrée par un « meneur » qui distribue les cartes (définissant ainsi l’identité des participants), la partie se déroule sur des périodes alternant le jour et la nuit. Les loups doivent être suffisamment malins et sournois pour « dévorer » les villageois au moment opportun. Sachant que certains d’entre eux peuvent être dotés de pouvoirs qui changent la donne… Décliner le concept en série télé, dans un format conjuguant fiction, aventure et divertissement, constituait un défi parti-culièrement audacieux.
« J’ai très vite été convaincu par le côté addictif du mécanisme »
Mais la formule fonctionne. Aussi bien pour les novices qui ignorent tout du jeu de société que pour les experts de la première heure. « J’ai très vite été convaincu par le côté addictif du mécanisme. En rentrant dans le programme, on a envie de savoir qui sont les loups-garous. Et dès le premier épisode, on amène justement les téléspectateurs à devenir des enquêteurs pour les démasquer. Et une chose est sûre, ils risquent de se tromper souvent ! » poursuit Jean-Marc Juramie.
Une atmosphère léchée
On se prend à l’action d’emblée, d’autant que l’atmosphère a été léchée : avec le village (fictif) de Thiercelieux, magnifiquement reconstitué en pleine forêt et ses treize cabanes organisées en cercle autour d’un feu de bois géant, le voyage dans le temps est immédiat. Un choix qui n’a d’ailleurs pas été sans conséquence. Arnaud Chautard, le troisième producteur du programme (avec Fary et Panayotis Pascot), évoque des conditions de tournage dignes des pires « Koh-Lanta » : « Le site était extrêmement difficile d’accès, dans un endroit perdu en plein cœur d’une forêt française. Et en plus, on a eu une météo dantesque, avec un froid extrême et une pluie battante. »
Un casting haut de gamme pour une bataille sans merci
Les treize participants n’en ont que plus de mérite. Le casting est d’ailleurs la clé de ce Loups Garous : Charlie le mentaliste, Alexane la joueuse de poker, Olivier l’ex-espion de la DGSE, Élodie la spécialiste du langage, Guillaume le triple champion de France de mémoire ou Dylan l’avocat pénaliste… Tous ont un parcours, un métier ou une passion qui en font des joueurs potentiellement redoutables. Tour à tour bluffants, drôles et même touchants, ils se livrent une bataille sans merci dont on se délecte avec un plaisir coupable.
« C’est un programme qui a vocation à vivre longtemps, car chaque nouvelle histoire s’écrit en fonction du casting et sera donc différente de la précédente »
La voix du YouTubeur Mister V, en narrateur, rythme l’ensemble avec bonne humeur, tandis que les séquences du duo Fary-Panayotis Pascot, qui commentent régulièrement l’évolution du jeu, balancent quelques répliques percutantes et savoureuses. Convaincue de tenir là une pépite d’un nouveau genre, la chaîne envisage d’enchaîner plusieurs saisons, sous réserve que cette première parvienne à trouver son public. « C’est un programme qui a vocation à vivre longtemps, car chaque nouvelle histoire s’écrit en fonction du casting et sera donc différente de la précédente », confie Jean-Marc Juramie. Autant dire que ces loups-garous-là n’ont pas fini de hurler…
D’Arnaud Chautard, avec Panayotis Pascot et Fary. Huit épisodes de 40 minutes. À partir du 11 octobre à 21 heures sur Canal+.