Covid-19: le Samu visé par de nombreuses plaintes

le 02/04/2021 à 12:56

Temps de lecture : 1 min.

Les plaignants estiment que le Service d'aide médicale urgente a refusé de prendre en charge des malades pour éviter de saturer les hôpitaux.

Des services du Samu aident au transport d'un patient dans le service de réanimation de l'hôpital Jacques Cartier à Massy (Essonne).  (PASCAL BACHELET / BSIP / AFP)

 

"Délaissement", "non-assistance à personne en péril", "homicide involontaire"... Plusieurs plaintes mettent en cause la gestion des malades du Covid-19 par le Samu, dont les responsables justifient le "tri des patients" et se disent prêts à "rendre des comptes". C'est le cas par exemple du fils et des deux frères de Patricia Urcel, morte d'un arrêt cardio-respiratoire en septembre 2020, qui ont porté plainte lundi 29 mars auprès du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Agée de 53 ans, Patricia Urcel avait été testée positive quelques jours avant d'être finalement hospitalisée. Face à la dégradation de son état de santé, elle avait contacté une première fois le Samu qui lui avait enjoint de ne "surtout pas" aller aux urgences. Le 7 septembre au matin, le médecin régulateur joint par téléphone avait conclu qu'elle n'avait pas de "symptômes de quelqu'un qui est en détresse respiratoire".

Ce n'est qu'au troisième appel de son fils, le 7 au soir, alors qu'elle ne respirait plus, qu'une équipe de secours avait été dépêchée à son domicile des Hauts-de-Seine et l'avait transportée dans un hôpital parisien. "On s'interroge sur l'absence de décision du médecin régulateur", explique Anaïs Mehiri, l'avocate de la famille. 

Une action collective

Au-delà d'éventuelles erreurs de régulation individuelles, l'avocate dénonce, dans une autre démarche en justice, l'impact qu'ont pu avoir des directives nationales sur l'organisation-même de cette régulation. En juillet, elle a ainsi déposé une plainte collective à Paris, au nom de proches de douze personnes décédées du Covid-19 en mars et avril 2020, notamment pour "délaissement ayant provoqué la mort".

Les plaignants reprochent au Samu d'avoir suivi des directives publiées par le ministère de la Santé en mars 2020 pour éviter de saturer les hôpitaux. Selon eux, cela a conduit à laisser des personnes souffrantes "jusqu'à ce qu'elles atteignent un état de santé critique". 

"Il y a un fantasme de directives secrètes qui auraient été données", en particulier "pour laisser les gens mourir dans les Ehpad", mais "c'est absolument faux", se défend François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France. 

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