Disparition de Lina: où en est l'enquête au bout d'une semaine ?

le 30/09/2023 à 19:31

Temps de lecture : 5 min

Des gendarmes participent aux battues pour retrouver la jeune Lina, 15 ans, autour de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin), le 28 septembre 2023. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Des gendarmes participent aux battues pour retrouver la jeune Lina, 15 ans, autour de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin), le 28 septembre 2023. (FREDERICK FLORIN / AFP)

Les investigations se poursuivent pour retrouver la trace de Lina. L'adolescente de 15 ans, inscrite en lycée professionnel, n'a plus donné signe de vie depuis samedi 23 septembre alors qu'elle était censée prendre un train pour Strasbourg depuis une gare du Bas-Rhin, située à trois kilomètres de son domicile.

Sept jours plus tard, aucune piste n'est privilégiée, mais ses proches disent "garder espoir". Franceinfo fait le point sur l'enquête ouverte pour "disparition inquiétante", qui mobilise de nombreux effectifs de gendarmerie.

L'adolescente est toujours considérée comme disparue

La gendarmerie continue de diffuser son appel à témoins, dans lequel Lina est décrite comme ayant les cheveux blonds, coupés à mi-longueur, et mesurant 1m60 pour 49 kg, soit une corpulence "mince". "Le jour de sa disparition, l’adolescente était vêtue d’une robe grise, d’une doudoune blanche et portait des [chaussures] Converses blanches", détaille cet appel qui renvoie, pour tout renseignement, vers la gendarmerie de Schirmeck (03 88 97 04 71).

L'appel à témoins concernant la disparition de Lina, diffusé par la gendarmerie de Schirmek (Bas-Rhin). (GENDARMERIE NATIONALE)

L'appel à témoins concernant la disparition de Lina, diffusé par la gendarmerie de Schirmek (Bas-Rhin). (GENDARMERIE NATIONALE)

L'enquête pour disparition inquiétante pourrait toutefois dans les prochains jours basculer vers une enquête criminelle, pour enlèvement et séquestration. 

Les différentes battues n'ont rien donné

Les enquêteurs savent que le matin du 23 septembre, la lycéenne est partie seule et à pied de son domicile de Plaine (Bas-Rhin) vers la gare SNCF de Saint-Blaise-la-Roche. Elle avait prévu d'y prendre un TER pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. Des battues de la gendarmerie ont été menées, avec l'appui de bénévoles, le long de la route départementale 350 qui relie les deux localités, sans succès. 

"S'il y a eu mauvaise rencontre, difficultés… Que ça se soit passé depuis la route ou plus loin, il faut aller chercher des traces. On a peut-être jeté le téléphone, [laissé] des traces de sang, des traces de lutte, des vêtements, des chaussures…", explique à franceinfo François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie. "Il faut absolument éliminer tout ça de l'équation pour se concentrer sur d'autres hypothèses que la proximité entre la maison et la gare", ajoute-t-il. 

Malgré ces efforts, qui ont mobilisé 80 gendarmes pour la seule journée de jeudi, aucun indice probant n'a été retrouvé dans cette zone boisée qui borde le massif des Vosges. Des équipes cynophiles ont été déployées, de même qu'un hélicoptère et des drones, a précisé la gendarmerie. "Aucune trace sur la chaussée évoquant un accident de la route", n'a pu être mise en évidence, selon la procureure Aline Clérot. Différents points d'eau ont par ailleurs été sondés, sans résultat. 

Plusieurs véhicules et des logements ont été fouillés

Vendredi, la procureure de la République de Saverne (Bas-Rhin) a annoncé le lancement d'une "opération coordonnée d’envergure". Les forces de l'ordre ont passé au peigne fin "plusieurs points de la zone potentielle de disparition", comme une maison abandonnée, une supérette ou encore la déchetterie de Saint-Blaise-la-Roche, située juste à côté de la gare de la commune. 

Selon le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) et Le Parisien, plusieurs véhicules ont également été fouillés vendredi. Ces opérations visaient notamment "des propriétaires de Renault Clio de couleur sombre", selon le journal alsacien. Elles ont été déclenchées sur la base de deux témoignages décrivant le comportement suspect d'un homme au volant d'un véhicule de ce type, aperçu quelques jours avant la disparition de Lina. Pour l'heure, les prélèvements recueillis n'ont fait l'objet d'aucune déclaration. L'arrêt des battues n'a pas non plus été annoncé.

Un signalement a mené vers une fausse piste, vite écartée

Samedi matin, les recherches se sont concentrées "sur le bas-côté de la chaussée situé sur un point de la route départementale 350", a fait savoir la procureure Aline Clérot, dans un communiqué. Sur la base d'un "renseignement", les gendarmes ont ainsi ratissé cette zone et découvert des ossements. Ceux-ci ont finalement été "identifiés formellement par un médecin légiste de l'Institut médico-légal de Strasbourg comme de nature animale".

Le recoupement des témoignages se poursuit

Outre l'hypothèse d'un accident de la circulation, les enquêteurs continuent d'explorer la piste de l'enlèvement. Selon la procureure de la République, Lisa a bien été vue en train de marcher "entre 11h15 et 11h30" le long de la RD 350, comme l'ont déclaré deux témoins, dont l'ancien maire de Plaine, Jean-Marc Chipon. "En passant sur la route, je l'ai croisée. Elle était en train de marcher sur le bord de la route. Où allait-elle ? Je ne savais pas. Je n'en savais pas plus…", a-t-il raconté à BFMTV. Quelques minutes après cette rencontre, alors qu'il effectuait un trajet retour sur cette même route, Jean-Marc Chipon assure que la jeune fille n'y était plus.

Le flou persiste malgré d'autres éléments inquiétants, comme le fait qu'à 11h22 précisément, le matin du 23 septembre, le téléphone de Lina a définitivement arrêté de "borner", c'est-à-dire d'échanger avec les relais téléphoniques locaux. Les raisons d'une telle coupure sont nombreuses (téléphone éteint, défectueux, détruit ou mis en mode avion), ce qui ne permet d'exclure aucune piste, de la fugue à l'enlèvement, en passant par l'accident.

Face à des rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux qui incriminent Tao, le petit ami de Lina âgé de 19 ans, la mère de l'adolescente a pris la parole. "Ce n'est plus possible, je ne peux pas laisser faire. Tao souffre, a-t-elle dénoncé au micro de TF1-LCI. Nous avons besoin d'être positifs et de nous battre." "Toutes les méchancetés, on n'en veut pas", a-t-elle répété aux DNA. "J'ai de l'espoir, je ne lâche rien !", a-t-elle insisté.

Date de dernière mise à jour : 30/09/2023

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