Jean Paul Belmondo est mort à l'âge de 88 ans

le 07/09/2021 à 10:38

Il appartenait à une génération d’acteurs mythiques du cinéma français comme Louis de Funès, Jean Rochefort ou Alain Delon. Jean-Paul Belmondo s’est éteint ce lundi, à l’âge de 88 ans, à son domicile parisien. L’interprète inoubliable du «Magnifique» ou de «L’as des as» laisse derrière lui des milliers de fans endeuillés.

«Tac Tac Badaboum», «Bébel» a finalement tiré sa révérence, lui qui avait suscité l’inquiétude de tous après son accident vasculaire cérébral en 2001. «Il était très fatigué depuis quelque temps. Il s'est éteint tranquillement», ont écrit ses proches dans un communiqué transmis à l'AFP par leur avocat, Me Michel Godest.

Après son AVC, beaucoup pensaient que l’acteur, diminué physiquement, ne tournerait plus. Mais c’était mal connaître le «Professionnel» qui a toujours assuré ses cascades au cinéma, et s'est battu comme un lion pour recouvrer ses forces dans la «vraie vie». En 2009, Jean-Paul Belmondo avait même signé son grand retour en salles pour un dernier tour de piste. Dans «Un homme et son chien», signé par Francis Huster et remake du classique néoréaliste «Umberto D.» de Vittorio De Sica, le comédien incarnait en effet Charles, un vieil homme qui ne s’est jamais remis de la mort de sa femme et se retrouve à la rue. 

S’il avait besoin d’une canne pour se déplacer et que son élocution était parfois difficile, l’acteur crevait toujours l’écran. «Il n’a absolument rien négligé, et tourné ce film comme tous les autres. Il a refusé de se laisser doubler dans la scène où le train arrive pour l’écraser. Il a tout fait lui-même», confiait à l'époque le réalisateur. Jean-Paul Belmondo était assurément un artiste complet. Et pourtant, il songeait plus jeune à une toute autre carrière.

Né en 1933 à Neuilly-sur-Seine, «Bébel» était issu d’une famille d’artistes. Son père Paul Belmondo était un brillant médailleur et sculpteur, sa mère peintre. Sur les bancs de l’école, le petit Jean-Paul s’est vite ennuyé, devenant un élève dissipé. Ce qu’il préférait, lui, c’était le sport et en particulier la boxe qu’il pratiqua à un niveau élevé. A l’adolescence, il se tourna vers la comédie et tenta à deux reprises le concours d’entrée du Conservatoire national supérieur d’art dramatique à Paris. La troisième fois, en octobre 1952, fut la bonne. Si ses professeurs ne cessaient de lui dire qu’il n’obtiendrait que des seconds rôles, Jean-Paul Belmondo pouvait compter sur le soutien de sa bande d'amis. Parmi eux, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer ou encore Jean Rochefort. Après une première incursion au cinéma en 1958 dans «Sois belle et tais-toi» de Marc Allégret, il avait été révélé au grand public dans «A bout de souffle» deux ans plus tard. 

DE LA NOUVELLE VAGUE AUX FILMS POPULAIRES

De son rôle haletant dans ce film culte de la Nouvelle Vague de Jean-Luc Godard, à son interprétation dans «Les misérables» de Claude Lelouch, en passant par l’exceptionnel «L’homme de Rio» de Philippe de Broca, Jean-Paul Belmondo a touché à tous les registres tout au long de sa carrière.

Même sur les planches de théâtre, où le nombre des pièces dans lesquelles il a joué est incontestablement important. En 1990, il fut Cyrano de Bergerac, dirigé par Robert Hossein, au théâtre Marigny. Bien avant cela, c’était sous la direction de son ami Guy Bedos qu’il avait foulé pour la première fois les planches d’un théâtre, dans «La petite hutte», d’André Roussin. Au total, Jean-Paul Belmondo a tourné dans pas moins de 80 films, joué dans une trentaine de pièces de théâtre et a obtenu le César du meilleur acteur en 1989 pour «Itinéraire d’un enfant gâté» puis un César d'honneur en 2017. On lui décernera par ailleurs une Palme d'or au Festival de Cannes et un Lion d'or à la Mostra de Venise pour l'ensemble de sa carrière, respectivement en 2011 et en 2016. Ce palmarès a fait de lui une véritable légende.

Côté vie privée, Jean-Paul Belmondo a connu de belles histoires d’amour. Il se maria une première fois en 1953 avec la danseuse Elodie Constantin avec qui il aura deux enfants, Florence, en 1960, et Paul, 1963 (devenu coureur automobile), et adoptera sa fille Patricia. Après leur séparation, la star succomba au charme en 1965 de la très sexy Ursula Andress que le public a découvert dans le film «James Bond 007 contre Dr No». Le couple restera uni jusqu’en 1972. On lui connaît ensuite deux autres liaisons avec l’actrice italienne Laura Antonelli et la chanteuse brésilienne Carlos Sotto Mayor, avant qu’il ne fasse la rencontre de Natty Tardivel, coco-girl dans l’émission «Cocoricocoboy», avec qui il resta de 1989 à 2008. Sa dernière liaison connue fut avec la sulfureuse Barbara Gandolfi, de quarante-deux ans sa cadette, qui fit la une de nombreux tabloïds.

Date de dernière mise à jour : 07/09/2021

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Commentaires