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Cannabis: le débat sur la dépénalisation

le 12/04/2016 à 11:11

 

"La situation actuelle ne marche pas et on doit bouger", a estimé le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, à propos du cannabis.

Depuis 2012, des membres du gouvernement se sont prononcés à plusieurs reprises pour la dépénalisation du cannabis.
Depuis 2012, des membres du gouvernement se sont prononcés à plusieurs reprises pour la dépénalisation du cannabis.

 

C'est reparti pour un tour. Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen a relancé, lundi 11 avril sur BFMTV, le débat sur la légalisation du cannabis. "Le cannabis est une très mauvaise chose pour la santé publique, en particulier chez les jeunes. Mais la prohibition n'amène pas une diminution de la consommation", a argumenté ce médecin de profession.

Depuis 2012, ce n'est pas la première fois qu'un membre du gouvernement relance ce débat.

Juin 2012 : "Il faut considérer que le cannabis, c'est comme l'alcool et le tabac", juge Cécile Duflot

Le 5 juin 2012, un mois après l'élection de François Hollande, la ministre du Logement, Cécile Duflot, se prononce pour la dépénalisation. "L'objectif est double : il est de faire baisser le trafic, de supprimer le trafic et la violence notamment, et d'avoir une politique de santé publique, estime-t-elle le 5 juin 2012. Il faut considérer que le cannabis, c'est comme l'alcool et le tabac, même régime."

A cinq jours du premier tour des législatives, cette sortie déclenche une belle polémique. "Aujourd'hui, l'angélisme qui explique que le cannabis est une substance sympathique qui ne comporte aucun danger est de retour au gouvernement", ironise Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ferme la porte à toute discussion : "Le gouvernement n'a rien dit sur le sujet".

Octobre 2012 : "C'est un sujet majeur", estime Vincent Peillon

La polémique rebondit quelques mois plus tard sur France Inter. Interrogé le 14 octobre 2012 sur la dépénalisation, le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, estime que c'est "un sujet majeur""On peut lutter par les moyens de la répression – je suis absolument pour – mais en même temps, je vois que les résultats ne sont pas très efficaces", constate-t-il.

Cette fois, c'est Jean-François Copé (UMP) qui monte au front. "C'est aussi une responsabilité très grave que prend monsieur Peillon sur ce sujet : il met en cause la santé de nos enfants, de nos jeunes", dénonce-t-il. Matignon rappelle tout le monde à l'ordre. "Lorsqu'ils sont à la radio et la télévision, ils doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du gouvernement, et rien d'autre", lance le Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault.

Juillet 2015 : "Il n'est pas acceptable de ne pas y réfléchir", déplore Christiane Taubira

Le rappel à l'ordre fait son effet jusqu'en juillet 2015. Dans une interview au magazine Society, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, remet le sujet sur la table. "Je ne sais pas si c’est tentant, mais je pense qu’il n’est pas acceptable de ne pas y réfléchir. Or, pour l’instant, il y a une espèce d’intimidation sur le sujet", regrette la garde des Sceaux.

"A partir du moment où il y a autant de gamins qui goûtent au cannabis, une société qui n’ose pas affronter le sujet est une société complice de dégâts", estime-t-elle. 

Avril 2016 : "La situation actuelle ne marche pas", constate Jean-Marie Le Guen

A un an de la présidentielle, le cannabis revient dans le débat. "La situation actuelle ne marche pas" et "on doit bouger"estime Jean-Marie Le Guen le 11 avril 2016. "Il faut peut-être aller vers des mécanismes de légalisation contrôlée, et surtout avec des politiques d'éducation et de santé publique, a-t-il précisé, avant de tacler : Les bigots de la prohibition devront aussi expliquer pourquoi la mesure appliquée depuis trente ans ne marche pas."

Comme les précédentes sorties, cette déclaration ne devrait pas se traduire par une mesure gouvernementale sur le cannabis. "Il n'y a aucune piste de travail ni de réflexion engagée au gouvernement sur cette question", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, sur France 2.

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