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4 Français voulant aller en Syrie condamnés à de la prison ferme

le 28/03/2016 à 11:33

Trois hommes et une femme ont été condamnés mercredi à des peines de 3 à 5 ans d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris. Ils avaient tenté de gagner la Syrie quelques jours après les attaques contre Charlie Hebdo en janvier 2015.

Quatre jeunes Français voulant se rendre en Syrie condamnés à de la prison ferme

Les quatre jeunes Français étaient partis peu après l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier. Leur périple avait pris fin le 20 janvier dans un accident de voiture en Turquie. 

Association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes

Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement mercredi 23 mars: ils ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. 

Ils ont tous écopé de peines de prison. Bilal T., 24 ans, et Mansour L., 22 ans, ont été condamnés à cinq ans de prison, Fayçal A., 19 ans, à quatre ans et Sihem L., (la seule à comparaître libre sous contrôle judiciaire) à trois ans dont un an avec sursis. La jeune femme devra se présenter à un juge pour définir les modalités d'exécution de sa peine.

Le président du tribunal a expliqué avoir condamné Fayçal A. à une peine moins lourde que celle des deux autres hommes en raison de son "très jeune âge" au moment des faits, et de ses "capacités de réinsertion plus importantes" que celles de ses "deux camarades". Il a en particulier évoqué un milieu familial "plus stable" et surtout moins "propice à la radicalisation".

De son côté, Bilal T. a deux frères qui sont partis en Syrie et y sont morts. Mansour L. a un frère, Ibrahim, qui apparaît sur une vidéo de propagande de l'EI diffusée le 14 janvier 2015, et qui, aux dernières nouvelles, aurait été expulsé vers le Sénégal après avoir été arrêté en Turquie. 

Quant à Sihem L., compagne au moment des faits de Bilal T., et mère de leur jeune enfant, n'avait peut-être "pas de vocation combattante" mais elle a fourni un "soutien matériel important" à cette expédition de janvier 2015, a dit le président en expliquant brièvement les condamnations.

Impact des attentats sur les départs en Syrie ?

A l'audience, le 25 février dernier, le procureur avait vu dans ce dossier "la toute première illustration de ce que les attentats ont la capacité de nourrir et de décupler les velléités de départ pour le djihad".

Sans l'accident de voiture, ils "seraient aujourd'hui à Raqqa", avait-il lancé, sans croire une seconde aux explications des jeunes gens.

Les garçons avaient ainsi dit vouloir approfondir leur connaissance de l'arabe et de la religion; pour Bilal et Mansour, l'objectif aurait aussi été de retrouver leurs frères. Quant à la jeune femme, elle s'était dite conquise par l'image positive de la vie à Raqqa, "sécurisée pour les familles", que donnait sa belle-soeur.

Début 2016, le gouvernement estimait que plus de 1.000 jeunes avaient quitté la France pour la Syrie ou l'Irak, dont 600 s'y trouvaient encore. Plus de 4.300 "signalements pertinents" de jeunes au comportement inquiétant ont été recensés et quelque 1.500 sont actuellement "suivis en prévention" par des structures associatives.

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